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critique

Un bon spectacle à Paris : A-t-on toujours raison ? Which witch are you ?

A-t-on toujours raison ? Avec Fred Blin, oui, c’est important.
Ça faisait longtemps que je n’avais pas aimé un spectacle d’humour à ce point là.
Un clown, un vrai qui se résume ainsi dans mon esprit : la fille adoptive de Monsieur et Madame Fraize a pris un détour compliqué dans la vie... cette sorcière sdf semble sortir de la rue (drôle ça “sortir de la rue”) et a peu être un peu abusé de quelques substances mais ses failles et sa beauté n’en sont que bien plus grandes.


Forcément, dans l’humour en France, quand c’est absurde on cite souvent Marc Fraize, mais il y a aussi une vraie émotion et de la poésie, cette étrange sensation que l’on retrouve rarement dans les spectacles actuels de standup, une émotion cueillie pour la première fois en tant que spectateur à l’occasion d’un show bien barré du sublime Paul Currie au Fringe en 2019.

Fred Blin est incroyable. Pur talent, entre poésie et bizarrerie parfois violente, j’ai ri comme rarement.
Je ne sais pas pourquoi ce genre de spectacle est un peu à la mode, ce genre absurde 4000, sans punchline, sans effet comique comme peut l’être parfois (souvent) le stand-up parfois un peu vu et convenu pour un aficionado comme moi ayant bouffé de façon un peu trop extrême pas loin de 140 “specials” de comedy et de stand up dont le dernier en date est celui de Louis CK au Madison Square Garden en live stream.
Oui, je peux le dire, ma culture standup est plus grande que la tienne, non ne rougit pas non.

Alors, quand un ovni se pose sur les planches, je suis souvent bon public, mais là je peux le dire, c’était extraordinaire.
Poétique, déluré, absurde, clownesque et parfaitement interprété et maîtrisé dans ses effets tout comme son art…
Un conseil : foncez… Et profitez de la sortie pour vous offrir un doux bisou de cette belle sorcière, et embrassez la pour moi.

The Batman Vs Kodo

The Batman Vs Kodo

C’est quoi le délire avec The Batman et Robert Pattinson ?
Les critiques sont bonnes, je m’attendais à un bon film. Et non. Bien déçu.
Je comprends pas déjà dans le métro je vois les affiches encore plus dark et encore plus cinglé je me dis chouette j’aime bien ça dark et cinglé ça pourrait me définir convenablement.

Et là, catastrophe, on est allé le voir avec mes cousins la semaine dernière et bah sur 4 personnes on a tous trouvé ça pas terrible.
Y’a rien de "très dark”. Bon ok Gotham est noire, pluvieuse mais c’est assez banal. Un divertissement correct c’est tout.
Et rien de cinglé à part le méchant : oulala le Riddler est un fou ça c’est assez dingue non ? bah non.
Et joué par Paul Dano, toujours excellent mais j’avoue avoir été blasé car habitué à le voir dans des rôles de ce genre un peu inquiétant (cf. Prisoners). J’aurais pu parier que ça allait être lui sous la cagoule.

Bon ok c’est sympa sur le suivi de l’enquête et le côté détective. Mais parfois aussi assez ridicule : el rata alada (le rat ailé), ils ont besoin de 3 ou 4 essais avant de capter que c’est une chauve souris… Sérieusement ? ahahaha bordel. Au début ils disent the rat with wings… a pigeon!
Sans déconner ? J’ai faillit éclaté de rire.

N’y allez pas c’est vraiment pas terrible. Je mets 4/10 comme note.
3 points pour chaque heure du film. 3 heures bordel ! et un point pour les pop corn on a pris des sucrés et des salés.

Sinon tu peux mater le superbe film The Piano, la leçon de Piano pour une valeur sûre.


VS

On a été voir Kodō à la salle Pleyel.
En message WhatsApp un jour elle m’envoi ça te tente ça ? avec une photo de l'affiche.
Elle a des invitations. Je check je me dis ça doit être un truc qualitatif ça mais aucune idée de ce que ça peut bien être. Je fais une recherche : des types japonais qui tapent comme des dingues sur des tambours géants. ça a l’air hyper chelou ça ! Bah oui bien sûr qu’on y va, direct je lui dis ok !
Et c'était incroyable ! Sans déconner. La première partie j’ai rarement ressenti un truc aussi fort.
ça m’a pris aux tripes, l’acoustique de la salle Pleyel aidant. Le côté primitif des tambours et de leurs réverbérations sans doute aussi. Splendide !

Pour l’histoire la troupe se réunit sur l’île de Sado au Japon pour les répétitions et enchaîne sur des tournées mondiales. Le peu que j’ai lu sur le sujet me fait penser qu’il s’agit de stars en leur pays. Comme des Sumos un peu. Merci Renaud.
Merci pour ce moment c’était magique.

Allez vidéo pour toi. Attention ça n’a rien à voir avec l’émotion ressentie assis dans la salle et recevant de plein fouet les vibrations des tambours.

Voici le résumé sur le site de la Salle Pleyel.
Kodō One Earth Tour 2022: Tsuzumi

Avec le spectacle Legacy, Kodō avait rempli la Salle Pleyel début 2020. Le collectif revient en 2022, pour présenter Tsuzumi, à Paris et en tournée !

Kodō signifie « battement du coeur », mais aussi « enfant du tambour ». Installé depuis les années 70 sur l’île de Sado en mer du Japon, le collectif Kodō perpétue la tradition du taïko, un tambour géant aux combinaisons rythmiques infinies. Depuis des décennies, Kodō a voyagé à travers plus de 50 pays sur les 5 continents comme ambassadeur exceptionnel d’un Japon éternel.

Dans Tsuzumi, les musiciens remontent aux racines du taïko pour créer une toute nouvelle oeuvre. Chaque tambour taïko établit un lien entre la nature et l’homme.

À ce jour (et à l’avenir), une chose est sûre : Kodō est synonyme de tambours entêtants et de réverbérations illimitées. Tsuzumi est une oeuvre commémorative incarnant la genèse du battement ininterrompu de Kodō.

Venez ressentir le son de Kodō vous bouleverser l’âme !

La série Rectify est une merveille.

La série Rectify est une merveille.

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ça fait longtemps que je dois écrire ça.

Un billet, une critique, un post je ne sais pas pour expliquer la nécessité de regarder Rectify. C'est presque un devoir à notre époque.

Je parle de l'une des plus belles séries de ces dernières années qui est passée sous les radars car pas mainstream et nécessitant un peu de patience et de concentration. Oui, voir même un peu de travail, un effort au début avant de se laisser porter par la grâce d'un bijou artistique. Je comprends l’épuisement à la fin de la journée de travail qui rend Koh Lanta ou tout autre série grand public plus facile à regarder que de lire un livre ou de voir un film classique en N&B mais parfois je considère qu’il est nécessaire de faire l’effort de voir des choses plus profondes, qui marquent et qui vous interrogent, vous sortent du confort.

Rectify est une grande beauté.

Elle fait partie de la liste des oeuvres qui touchent juste.

Lente, sans action, peu de sexe, sans histoire incroyable, sans retournements de situation. La beauté du quotidien, de la vie qui passe et de l'ennui.
L’histoire est celle d’un type condamné à la prison à vie depuis son adolescence pour meurte et qui ressort après 20 ans de prison suite à la découverte d’une preuve ADN qui pourrait bien l’innocenter. L’histoire est surtout celle du retour à la vie d’un homme condamné à la prison. La redécouverte du parfum des fleurs et des petites choses simples qui rendent grâce au quotidien.

Je la mets sur le même niveau que La Grande Bellezza ou Detectorists (BBC mon amour) dans la capacité à sublimer le rien et à faire de la contemplation notre unique devoir en temps que spectateur.

Ces oeuvres nous montrent le beau, pointent le focus sur des détails, les petits riens qui font une grande vie, riche de tout et de rien.

Regardez Rectify c'est voir le beau un peu plus partout, dans l'arrière-plan. C'est aussi décider de ne pas se contenter de la soupe sur Netflix (ok le jeu de la Reine est bon mais je reverrais pas cette série à 6/10 dans mon système de notation alors que Rectify passe largement les 9/10 à mes yeux).

J'ai vu un article du créateur de la série qui disait qu'il ne fallait pas être sur son portable ou faire autre chose en regardant la série, qu'il fallait prendre le temps de se laisser happer et je trouve qu'il dit là l'essentiel.

Tout couper et s'y plonger entièrement pour pouvoir contempler la beauté totale.

Allez, fais toi du bien et regarde Rectify.

Euphoria est Fade - HBO fail - Note 2 sur 10, à éviter.

Sans aucune saveur.
Voici ce que je ressens quand je regarde cette série.
Le titre principale et d’autre “ohh” de la BO retentissent toutes les 3 secondes, à chaque scène, comme un réflexe pavlovien pour nous rappeler que là c’est une scène “choc”… ça en devient ridicule et se transforme en Overdose de son.


Euphoria est une mise à jour à notre époque des choses les plus tendances et qui continuent de vendre en terme de divertissement :
- des sexes en masse, comme jamais on en a vu dès les premiers épisodes oulala,
- des scènes de sexe,
- du gobage de drogues bien “cool” ,
- du “mental health”, dépression, anxiété, etc. car oui c’est un sujet très “actuel” et presque devenu “cool”
- un mélange de recherche de sexualité et de multiplicité des genres (LGBT, trans, Bi, Gay, etc.)

Bref un gros mélange trop bien pensé et stratégique, donc sans saveur, des sujets de la jeunesse actuelle, bardé de bonnes musiques et de plans de caméra "qualis" et bien léchés. Merci les têtes de HBO.

L’algorithme pour un “Hit” est parfait, heureusement nous ne sommes pas des machines qui consomment des shows sans réfléchir… hein ? Les gars vous êtes là ?

Je vous la refait avec le moodboard de chez HBO pour le brainstorming : Sexe+Sexes+Drogues+Sexy+Jeunesse+Ados+Santé Mentale = Tendance = Gros succès bah oui.

C'est stylé, c’est sur.
C’est de la bonne soundtrack hyper recherchée, c’est sur.
Mais c'est tellement fade, tellement vu et revu, juste une mise à jour bien "hype" et trendy mais nulle.

Skins (version UK) était 10 fois meilleures en son temps.
On croirait voir la version US 2019 d'un mélange de Skins, Trainspotting, Romeo + Juliet, etc... à la sauce HBO Amérique, avec comme héroïne une star Disney Channel (Zendaya). Rien que là on devrait commencer à se méfier…


Ça veut choquer mais ça respire l’Amérique toujours aussi prude au plus profond d’elle même.

C’est presque drôle car montrer autant de sexes et de sexe résonne vraiment ici comme une façon de sur-compenser. Donc d’avouer le vide, l’absence de matière dure dans cette oeuvre.

Ça se veut choquant, cool, trash mais c'est absolument nul,
et le drame c'est que tout le monde va adorer...

J’en pleure à l’avance, ça va être un carton…

J’en pleure à l’avance, ça va être un carton…

La folie d'ours, Grizzly Man.

19 oct. 2016
Un dément, un fou qui veut devenir un ours parce que la société ne lui convient pas. Soit. 
Son choix est respectable, mais sur sa mort, je préfère le silence du pilote d'avion aux pleurs de ses amis. Un voyage dans la nature sauvage d'un homme, dérangé. Passionnante exploration des ressorts psychologiques de celui qui s'échappe de la société pour se trouver une autre mission, dénuée de tout sens mais auquel il s'accroche par besoin de survie.
Ce n'est pas les grizzlys qu'il cherche à sauver, mais son âme, en se donnant une raison de vivre, n'importe laquelle, à savoir sauver la peau de l'ours. 

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C'est un documentaire de Werner herzog sur un illuminé, un gentil qui s'auto proclame gardien des grizzlis, protection dont n'ont nul besoin ces colosses à en écouter un expert sur place.

Non, pris d'une mission divine, Timothy Treadwell, en sait plus que tous, puisqu'il est sur le chemin de devenir cet animal qu'il chérie.
Ces petits moments devant la caméra où il replace ses cheveux au dessus de ses lunettes pour sa 4ème prise révèlent le désespoir d'un homme qui cherche à plaire, à trouver sa place, à se filmer pour se montrer en héros, en sauveur d'un peuple qui ne peut pas lui dire d'aller se faire foutre, à par grogner, voir finalement le manger.
En effet je peux aussi devenir le protecteur des manchots du monde entier, être le porte parole de ceux qui n'ont pas de voix, mais peut être que s'il pouvaient parler, ils me diraient que je suis un con et que ma place n'est pas sur la glace...

Car elle est peut être là l’explication de sa fin, un ours qui en a eu marre d'entendre cette voix nasillarde sur son territoire et a juste répondu présent à l'appel de la nature, ce simple besoin de nourriture, qu'elle soit à tête blonde ou à écailles.

En vain, il va terminer dans le ventre d'un grizzly affamé. Quête et succès ultime pour ce doux timbré et sa voie d'enfant innocent. Oh pauvre idiot, tu auras vécu heureux sans antidépresseurs.
A entendre l'enregistrement audio de ta mort, ça a du piquer de se faire croquer par la bête, mais tes cris resteront à jamais dans ma mémoire comme la voix d'un homme qu'on libère.
Entre les cris d’horreur et la jouissance d'accomplir ce pourquoi il a vécu.
Mais il y'a aussi là les animaux eux mêmes et leur indifférence vis à vis de cet homme dont ils n'avaient nullement besoin, cet imbécile heureux qu'ils ont accueillit assez longtemps sur leur territoire pour finalement s'en nourrir.

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Herzog de conclure : "…dans leurs visages, il n'y a pas de reconnaissance, de lien ou de compréhension. Aucune pitié."
Pas de pitié pour cet humain présent sur la chaîne alimentaire empruntée par le grizzly l'ayant dévoré. Lui qui voyait en l’ours le salut, n'était pour eux qu'un simple morceaux de viande blonde.
Mourir et renaître en ours, Avoir vécu heureux et imbécile.